Toilettes sèches

Publié le 17 octobre 2017, mise à jour le 28 octobre 2018
par Michel et Marie-Andrée Gazeau

Depuis 1978 nous expérimentons des toilettes sèches. En en parlant autour de nous, nous avons conscience que c’est un sujet tabou. Dans une approche écologique globale et systémique, chaque élément à sa place et son importance, même si le sujet est gênant. Il faut regarder les choses en face, ce n’est pas en détournant le regard que nous pourrons les gérer. En tirant la chasse d’eau nous nous défaussons d’un problème, en laissant à d’autres le soin de le traiter.
Le traitement actuel des eaux usées est aberrant. Le taux d’épuration des stations est de 60% en moyenne. D’énormes quantités d’eau potable sont souillées, de précieuses matières organiques fertilisantes sont perdues.
Dans la Chine ancienne, la politesse voulait que l’invité de la maison ne reparte pas sans être passé par les toilettes, afin de restituer au jardin une part de ce que celui-ci avait donné en nourriture aux hommes.

Le système que nous utilisons maintenant comporte :
- un caisson en bois muni d’une lunette de wc
- un seau de vendangeur de 15 litres à l’intérieur
- un bac contenant un mélange moitié sciure moitié copeaux (si on a que de la sciure ça fonctionne quand même)
- 2 autres seaux qui permettent de tripler le temps de compostage avant de vider un seau.


A chaque selle on recouvre avec une poignée de mélange copeau-sciure. Cela permet de régler le rapport carbone / azote (C/N) des matières à composter à la valeur optimale d’environ 1/30.
Quand le seau est plein (compter environ un mois pour une personne), le 3ème seau qui contient le compost le plus ancien est vidé au jardin, à même le sol sous une couche épaisse de broyat ou, en hiver, dans le composteur de la serre.

On place le nouveau seau vide dans le caisson du wc. Le seau que l’on vient de sortir est placé en dessous du précédent.
La compostage long permet d’éviter toute mauvaise odeur au moment de la vidange du seau.

Eviter les mauvaises odeurs
Au fond du nouveau seau on place un morceau de carton d’emballage (brut) non imprimé et sans scotch. Recouvrir d’un à 2 cm de cendre de bois puis d’une autre couche de carton.
Ce dispositif permet de drainer l’urine et évite quelle reste mélangée avec les matières fécales. C’est le contact permanent entre urine et matières fécales qui produit les mauvaises odeurs.
Le fait de mettre du carton au fond du seau évite pratiquement le nettoyage du seau avant ré-emploi.

Anciennement des maraîchers utilisaient le mélange cendre-urine pour réaliser un excellent engrais. Bien avant Justus von Liebig qui introduira à partir de 1865 les engrais chimiques N-P-K, ils avaient découvert les valeurs fertilisantes des apports d’azote (urine), potassium et phosphore (cendres).
Ammoniac

Dépenses

Matériel Nombre Coût Montant
seau de vendangeur 15 litres 3 5,00€ 15,00€
lunette et abattant WC 1 2.75€ 2.75€
planche 20cmx4mx1.5cm 1 5.00€ 5.00€
vis 4x50 40 0.05€ 2.00€

Dépense totale : 24.75€

Production annuelle par personne

Produit Quantité Prix unitaire Valeur
compost bio 100 litres 0.10€/l 10,00€
économie d’eau 20%*.15m3x365=11m3/an 3.72€/m3 41.00€

Production totale annuelle : 51.00€

Gain financier
Durée de vie minimale de l’installation : 25 ans
Nombre de personnes : 2
Production totale annuelle : 51.00€ x 2pers x 25ans = 2550,00€
Investissement : 24.75€
Gain total : 2525.25€
Ratio production / investissement : 2550 / 24.75 = 1030
1€ investi a rapporté 1030€

Actuellement (2018) nous expérimentons :
- un système à séparation d’urine, avec stockage de 20 litres
- une litière à base de copeaux et de sciure de bois humidifiés, pré-compostés dans un bac contenant des bois morts en décomposition.

Quand le réservoir est plein, les urines sont épandues à l’arrosoir, diluées à 10%, à raison de 100g d’urine /m2, sur des surfaces sur lesquelles nous avons répandu au préalable 70g de cendres de bois.
La litière pré-composté accélère le compostage des matières et diminue l’émission d’odeurs.

Sources
Nous n’avons pas trouvé de site de recherche en France qui travaille sur le long terme à l’amélioration des toilettes sèches.

Quelques sites internet :
[http://www.toiletteacompost.org/] Site de l’association du même nom. Référence des articles, des associatiosn qui louent des toilettes sèches pour des évènementiels…
Téléchargeable gratuitement l’exposition réalisée par Christophe Elain (cf.livre ci-dessus).
[http://polyborus.over-blog.com/article-25935423.html] Site avec exemple de transformation d’un caisson bois en toilettes sèches
[http://www.eco-bio.info/ouaterre.html] Site très agréable et bien illustré, belles photos et plein de références. Des water aux oua-terre...
[http://www.eautarcie.com/] Site de Joseph Orszagh sur la gestion de l’eau
[http://www.terrevivante.org/198-toilettes-seches-a-compost.htm] Une page sur les toilettes à compost sur le site de Terre vivante (Les 4 saisons du jardin bio)
[http://www.toilettesdumonde.org/]
Site de l’association du même nom qui milite pour les toilettes sèches.

[http://aquamor.info/index.html] Site (en anglais) au Zimbabwz. Couplage toilettes sèches / plantation d’arbres


calle
calle
calle