L’engagement politique

Publié le 1er février 2018, mise à jour le 10 février 2018
par Michel et Marie-Andrée Gazeau

(Article en cours de rédaction)

Nous avons vu que la crise écologique est une crise sociétale. Pour le chrétien la réponse se situe sur trois niveaux :
- la prière
- l’action personnelle à l’échelle de la famille
- l’action politique

Nous avons abordé la question de la doctrine sociale de l’Eglise et la place de l’Esprit Saint dans cette démarche.

Nous allons voir comment nous pouvons mettre ces enseignements en pratique au niveau politique.

La sagesse  
La premier critère de reconnaissance d’une civilisation humaine est l’existence d’une organisation politique de la cité. À partir de l’an 3000 av. J.-C., les premières Cités-États qui apparaissent en Mésopotamie voient l’émergence d’une structure humaine nouvelle, l’État, et de son corollaire, la politique.

L’organisation politique de la cité va prendre des formes diverses. La politique définit le cadre général dans lequel une société ou une population est gérée par son (ses) dirigeant(s).
L’attribution du pouvoir royal n’est que rarement héréditaire. Le terme sumérien pour désigner le roi, Lugal, consiste en effet en l’association de la racine Lu, homme et gal, grand. Ce qui importe ici avant tout ce sont les qualités morales.

Depuis les premiers temps des civilisation, dans la tradition orientale, la sagesse est l’idéal de la vie humaine. C’est l’état de perfection le plus élevé que puisse atteindre l’humain et son esprit. Elle vise le bonheur en recherchant le Bien, et en s’adaptant au perpétuel mouvement des choses. C’est elle qui doit inspirer l’organisation politique de la société.

Dans la Bible, ainsi commence le Livre de la Sagesse   :
Aimez la justice, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui.
Les pensées tortueuses éloignent de Dieu, et sa puissance confond les insensés qui la provoquent.
Car la Sagesse   ne peut entrer dans une âme qui veut le mal, ni habiter dans un corps asservi au péché.
L’Esprit saint, éducateur des hommes, fuit l’hypocrisie, il se détourne des projets sans intelligence, quand survient l’injustice, il la confond.
La Sagesse est un esprit ami des hommes, mais elle ne laissera pas le blasphémateur impuni pour ses paroles ; car Dieu scrute ses reins, avec clairvoyance il observe son cœur, il écoute les propos de sa bouche.
L’esprit du Seigneur remplit l’univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix. C’est pourquoi nul n’est à l’abri lorsqu’il tient des propos injustes : la Justice qui confond les coupables ne l’épargnera pas.
[Sg 1, 1-8]

Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c’est toi qui m’as fait roi, moi,(Salomon) ton serviteur, à la place de David, mon père ; or, je suis un tout jeune homme, ne sachant comment se comporter, et me voilà au milieu du peuple que tu as élu ; c’est un peuple nombreux, si nombreux qu’on ne peut ni l’évaluer ni le compter.
Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela, comment gouverner ton peuple, qui est si important ? »
Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit :
« Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. [1Rois 3, 7-12]
Saint Thomas d’Aquin
Selon Saint Thomas d’Aquin, maître de sagesse :
"Au bien d’un seul on ne doit pas sacrifier celui de la communauté : le bien commun   est toujours plus divin que celui de l’individu. Plus encore, le meilleur des biens humains, c’est le bien divin "

Pour Saint Thomas d’Aquin, parmi les vertus intellectuelles, il y en a qui sont primordiales par rapport aux autres :
- l’intelligence
- la sagesse
- la simple intelligence (pour la partie spéculative de l’âme)
- la prudence (pour la partie calculatrice de l’âme rationnelle)
Parmi les vertus morales se trouvent les vertus cardinales :
- la prudence
- la justice
- la fortitude (le courage)
- la tempérance

Saint Augustin
« Aime et fais ce que Tu veux.
Si tu te tais, tais-Toi par Amour,
Si tu parles, parle par Amour,
Si tu corriges, corrige par Amour,
Si tu pardonnes, pardonne par Amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’Amour :
De cette racine, de mauvais rien ne peut sortir. »

Il s’agit de la « dilectio » : un amour désintéressé, dont Dieu nous a aimés et « d’où rien ne peut sortir que de bon ».
Aime et fais ce que tu veux !

Le siècle de Lumières
A partir du siècle de Lumières, la raison va éclipser la sagesse.
Ce siècle se veut éclairé par la lumière métaphorique des connaissances, s’oppose à l’illumination divine, « émanation de l’absolu, à l’obscurantisme, à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États L’ homme "éclairé" s’oppose à la masse de ceux restés dans les ténèbres.
L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIII ème siècle que sont la Déclaration d’indépendance des États-Unis et la Révolution française.

La politique d’une communauté, d’une société, d’un groupe social, au sens de Politeia, obéit à une constitution rédigée par ses fondateurs qui définit sa structure et son fonctionnement. Pourtant le mot "sagesse" n’apparaît pas dans la Constitution française.

Ce siècle se veut éclairé par la lumière métaphorique des connaissances, s’oppose à l’illumination divine, « émanation de l’absolu, à l’obscurantisme, à la superstition, à l’intolérance et aux abus des Églises et des États L’ homme "éclairé" s’oppose à la masse de ceux restés dans les ténèbres.

La franc-maçonnerie
Certains philosophes des Lumières qui avaient remis en question les pouvoirs du clergé évoquent leur appartenance aux idées maçonnes ; Montesquieu, Kant, Le Breton (l’éditeur de l’Encyclopédie), Rousseau et Voltaire. Cela aboutira à leur condamnation par le pape Clément XII en 1738 dans sa bulle (In Eminenti) qui déclare excommuniés de l’Église tout franc-maçon. Cette dernière ne sera pas appliquée par ses successeurs.
La déchristianisation de l’Europe a été leur objectif premier afin de libérer, selon eux, les esprits des carcans de l’obscurantisme religieux et progresser ainsi vers un monde meilleur, de substituer la morale religieuse par une morale dite « laïque et républicaine ».
Le but est de maintenir les masses dans l’ignorance en faisant constamment appel à l’émotion plutôt qu’à la réflexion. L’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir les portes de l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des comportements. Elle permet d’habituer les gens à se complaire dans la médiocrité qui progressivement devient la norme.

[http://vahineblog.over-blog.com/2014/09/de-l-origine-des-francs-macons-a-l-hegemonie-des-illuminati.html]

Le pape refuse un ambassadeur franc-maçon au Vatican
"Ainsi, dans l’avion de retour des JMJ de Rio de Janeiro, en juillet 2013, le pape s’était fermement opposé aux groupes de pression infiltrant l’Église, dénonçant « les lobbys de la cupidité, les lobbys politiques, les lobbys maçonniques  ».
De même, lors de sa visite apostolique à Turin, en juin 2015, pendant son discours aux jeunes, le pape argentin avait critiqué l’influence des francs-maçons et leur hostilité envers l’Église : «  À la fin du XIXe siècle, il régnait les pires conditions pour le développement des jeunes : la franc-maçonnerie était en plein essor, l’Église ne pouvait faire quoi que ce soit, il y avait des anticléricaux, il y avait aussi des satanistes… C’était l’un des pires moments et l’un des pires endroits de l’histoire de l’Italie. »
La position officielle de l’Église à propos de la franc-maçonnerie n’a pas varié ces dernières décennies. Le 23 novembre 1983, le cardinal Joseph Ratzinger avait affirmé : « Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave. » Et le 23 février 1985, celui qui était alors à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi avait précisé : « Une telle appartenance constitue objectivement un péché grave ».

Tandis que, selon l’ancien Code de droit canonique de 1917, les catholiques affiliés à la franc-maçonnerie encouraient « ipso facto » l’excommunication (canon 2 335), le nouveau Code de 1983 ne mentionne plus expressément la franc-maçonnerie. Il se contente d’énoncer : « quiconque adhère à une association qui agit contre l’Église doit être puni d’une juste peine mais quiconque soutient ou dirige une telle association doit être frappé d’interdit » (canon 1 374).Ainsi, les catholiques qui adhèrent à la franc-maçonnerie ne sont-ils plus automatiquement excommuniés comme autrefois. Toutefois, en mai 2013, un curé de Haute-Savoie, qui appartenait à une loge du Grand Orient de France, a été démis de ses fonctions par l’évêque d’Annecy, Mgr Yves Boivineau, à la demande de Rome.

Les motifs essentiels pour lesquels l’Église continue de condamner la franc-maçonnerie sont au nombre de quatre :
- le naturalisme (non pas tant nier l’existence de Dieu que refuser d’en tirer les conséquences) 
- l’anticléricalisme et le laïcisme
- le relativisme doctrinal (la franc-maçonnerie proclame la relativité de toute vérité, ce qui a pour conséquence, sur le plan religieux, le refus de tout dogme et de toute révélation) 
- le secret maçonnique (un franc-maçon étant censé ne jamais dévoiler, pas même en confession, ni l’identité de ses frères ni le contenu des travaux de sa loge).
La Croix

Eucharistie
Chaque jour, d’un même cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple, ils rompaient le pain dans les maisons, ils prenaient leurs repas avec allégresse et simplicité de cœur [Ac 2, 46]

Le premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain, et Paul, qui devait partir le lendemain, s’entretenait avec ceux qui étaient là. Il continua de parler jusqu’au milieu de la nuit, [Ac 20, 7 ]

Le travail
Le cultivateur qui se donne de la peine doit être le premier à recevoir une part de la récolte. [2Th 2, 6]

Vous savez bien, vous, ce qu’il faut faire pour nous imiter. Nous n’avons pas vécu parmi vous de façon désordonnée ; et le pain que nous avons mangé, nous ne l’avons pas reçu gratuitement. Au contraire, dans la peine et la fatigue, nuit et jour, nous avons travaillé pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous. [2Th 3, 7-8]

Et quand nous étions chez vous, nous vous donnions cet ordre : si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus.
Or, nous apprenons que certains d’entre vous mènent une vie déréglée, affairés sans rien faire.
À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné. [2Th 3, 10-13]

Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez. [Col 3, 23-24]

Nous vous demandons, frères, de reconnaître ceux qui se donnent de la peine parmi vous, ceux qui, dans le Seigneur, vous dirigent et vous donnent des avertissements ; estimez-les infiniment avec amour en raison de leur travail. Vivez en paix entre vous.
Nous vous en prions, frères : avertissez ceux qui vivent de façon désordonnée, donnez du courage à ceux qui en ont peu, soutenez les faibles, soyez patients envers tous.
Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais recherchez toujours ce qui est bien, entre vous et avec tous. [2Th 5, 12-15]

Les qualités pour assurer des responsabilités dans la communauté chrétienne
Ils désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui. [Ac 14,23]

Alors les Apôtres et les Anciens décidèrent avec toute l’Église de choisir parmi eux des hommes qu’ils enverraient à Antioche avec Paul et Barnabé. C’étaient des hommes qui avaient de l’autorité parmi les frères : Jude, appelé aussi Barsabbas, et Silas. [Ac 15,22]

Or, tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance. [1Co 4,2]

Voici une parole digne de foi : si quelqu’un aspire à la responsabilité d’une communauté, c’est une belle tâche qu’il désire.
Le responsable doit être irréprochable, époux d’une seule femme, un homme sobre, raisonnable, équilibré, accueillant, capable d’enseigner, ni buveur ni brutal mais bienveillant, ni querelleur ni cupide.
Il faut qu’il dirige bien les gens de sa propre maison, qu’il obtienne de ses enfants l’obéissance et se fasse respecter. [1Tm 3, 1-4]

Les diacres, eux aussi, doivent être dignes de respect, n’avoir qu’une parole, ne pas s’adonner à la boisson, refuser les profits malhonnêtes, (1Tm 3,8 ]

Les femmes, elles aussi, doivent être dignes de respect, ne pas être médisantes, mais sobres et fidèles en tout. [1Tm 3,11]

Ce que tu m’as entendu dire en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes dignes de foi qui seront capables de l’enseigner aux autres, à leur tour.[2Tm 2,2 ]

Que les hommes âgés soient sobres, dignes de respect, pondérés, et solides dans la foi, la charité et la persévérance
Que les hommes âgés soient sobres, dignes de respect, pondérés, et solides dans la foi, la charité et la persévérance.
De même, que les femmes âgées mènent une vie sainte, ne soient pas médisantes ni esclaves de la boisson, et qu’elles soient de bon conseil,pour apprendre aux jeunes femmes à aimer leur mari et leurs enfants, à être raisonnables et pures, bonnes maîtresses de maison, aimables, soumises à leur mari, afin que la parole de Dieu ne soit pas exposée au blasphème.
Les jeunes aussi, exhorte-les à être raisonnables en toutes choses. Toi-même, sois un modèle par ta façon de bien agir, par un enseignement sans défaut et digne de respect, par la solidité inattaquable de ta parole, pour la plus grande confusion de l’adversaire, qui ne trouvera aucune critique à faire sur nous.
Que les esclaves soient soumis à leur maître en toutes choses, qu’ils se rendent agréables, qu’ils ne soient pas contestataires, qu’ils ne dérobent rien, mais qu’ils montrent une parfaite fidélité, pour faire honneur en tout à l’enseignement de Dieu notre Sauveur.
Car la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. [Tite 2, 2-10]

Je chanterai justice et bonté : * à toi mes hymnes, Seigneur !
J’irai par le chemin le plus parfait ; * quand viendras-tu jusqu’à moi ? Je marcherai d’un cœur parfait avec ceux de ma maison ; je n’aurai pas même un regard pour les pratiques démoniaques. Je haïrai l’action du traître qui n’aura sur moi nulle prise ; loin de moi, le cœur tortueux ! Le méchant, je ne veux pas le connaître.
Qui dénigre en secret son prochain, je le réduirai au silence ; le regard hautain, le cœur ambitieux, je ne peux les tolérer.
Mes yeux distinguent les hommes sûrs du pays : ils siégeront à mes côtés ; * qui se conduira parfaitement celui-là me servira.
Pas de siège, parmi ceux de ma maison, pour qui se livre à la fraude ; impossible à qui profère le mensonge de tenir sous mon regard.
Chaque matin, je réduirai au silence tous les coupables du pays, pour extirper de la ville du Seigneur tous les auteurs de crimes. [Psaume 100 - Roi David, "Portrait d’un Prince"]

Celui qui donne, qu’il soit généreux ; celui qui dirige, qu’il soit empressé ; celui qui pratique la miséricorde, qu’il ait le sourire.
Que votre amour soit sans hypocrisie. Fuyez le mal avec horreur, attachez-vous au bien.
Soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres.
Ne ralentissez pas votre élan, restez dans la ferveur de l’Esprit, servez le Seigneur, ayez la joie de l’espérance, tenez bon dans l’épreuve, soyez assidus à la prière.
Partagez avec les fidèles qui sont dans le besoin, pratiquez l’hospitalité avec empressement.
Bénissez ceux qui vous persécutent ; souhaitez-leur du bien, et non pas du mal.
Soyez joyeux avec ceux qui sont dans la joie, pleurez avec ceux qui pleurent.
Soyez bien d’accord les uns avec les autres ; n’ayez pas le goût des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous fiez pas à votre propre jugement.
Ne rendez à personne le mal pour le mal, appliquez-vous à bien agir aux yeux de tous les hommes.
Autant que possible, pour ce qui dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes.
Bien-aimés, ne vous faites pas justice vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu. Car l’Écriture dit : C’est à moi de faire justice, c’est moi qui rendrai à chacun ce qui lui revient, dit le Seigneur.
Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger ; s’il a soif, donne-lui à boire : en agissant ainsi, tu entasseras sur sa tête des charbons ardents.
Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le- bien. [Ac 12, 8-21]

Nouvel engagement chrétien
“Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien” de Pierre-Louis CHOQUET, Jean-Victor ELIE et Anne GUILLARD (éditions de l’Atelier, septembre 2017)
[https://www.oratoire.org/nous-risquer-aujourdhui-a-la-rencontre-par-p-l-choquet-j-v-elie-anne-guillard/]
[https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/France/Cathos-gauche-generation-Francois-2017-10-30-1200888326]

Profils de l’engagement des chrétiens
Graphique : La Croix
Descriptions des différents types : La Croix

CER -Centre d’Études Religieuses - Jean Daujat
[http://cer.catholique.fr/programme.php]
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Daujat]

Exemple du Christ
Le Christ naît dans un lieu qu’il n’a pas choisi. A cause du recensement ordonné par l’occupant romain, ses parents doivent quitter leur maison pour rejoindre Bethléem, le lieu d’origine de Joseph. Dès sa naissance il se soumet à la loi de l’Etat.
Il n’a pas de maison en propre et la première maison dans laquelle il va naître est une grotte aménagée en étable, même pas une maison.
Dans sa vie publique il n’a pas de lieu où reposer sa tête. Il habite là où il est accueilli.

Rabelais et l’abbaye de Thélème
Utopie - Saint Thomas Moore
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Th%C3%A9l%C3%A8me]
[https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9rusalem_c%C3%A9leste]

Le Bien

[https://fr.wikipedia.org/wiki/Bien_(philosophie)]

Sur-moi
[https://fr.wikipedia.org/wiki/Id%C3%A9al_du_Moi_-_Moi_id%C3%A9al]

6 catéchèses sur la politique", Mgr Brouwet - Diocèse de Tarbes et Lourdes - 2018
Dans sa catéchèse introductive, "L’Eglise peut-elle parler de politique ?", monseigneur Brouwet nous dit que "non seulement l’Église a une légitimité pour parler des questions sociales ; mais l’Évangile est porteur d’un regard sur l’homme, sur la société, il est porteur d’une sagesse qui est une contribution très positive à la réflexion politique".

1- Qu’est-ce que la pensée sociale de l’Église ?
Bien des principes de l’enseignement social de l’Église peuvent être compris par des personnes qui ne partagent pas la foi chrétienne. Le Christ illumine le mystère de l’homme et de la vie en société mais cela
ne se fait jamais au mépris de la raison, du travail de l’intelligence. Voilà pourquoi il y a une rationalité dans la doctrine sociale de l’Église ; elle peut être comprise par le plus grand nombre. Et en se situant ainsi sur le terrain de la simple raison, l’Église entre en dialogue avec les différents courants de pensée politique.

1.1- La séparation de l’Eglise et de l’Etat, cela signifie-t-il que le politique et le religieux s’ignorent ?
En disant à ses auditeurs « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Luc 20, 25), Jésus sépare ce qui, à son époque, était confondu ou confus : le pouvoir politique et le pouvoir religieux, le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel. « Mon royaume n’est pas de ce monde », dit-il à Pilate (Jean 18, 36). Le christianisme est porteur de cette distinction, là où les sociétés anciennes soumettaient le politique à la tutelle du religieux. De cette façon l’Évangile dépolitise le pouvoir religieux : les normes religieuses n’ont pas à devenir normes politiques. Mais il désacralise également le pouvoir politique en rendant à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.

1.2- Est-ce seulement au nom de la solidarité que la société doit s’occuper des personnes fragiles, malades, en situation de pauvreté ?
La foi chrétienne nous aide à avoir un regard à la fois réaliste et plein d’espérance sur la personne humaine. Sa fragilité n’enlève pas sa dignité. Elle est infiniment plus que la maladie, la pauvreté, l’injustice
qui la touchent. C’est précisément pour cela qu’il est nécessaire de s’engager pour elle de façon solidaire.

1.3 Quel est le sens de la communion ?
La théologie de l’Église ne pense pas d’abord à un salut individuel ; mais à un salut de l’humanité entière réconciliée avec Dieu. On ne peut comprendre la notion et l’intérêt du bien commun   que si l’on admet que la personne humaine grandit, se déploie, se développe dans la communion avec d’autres personnes. “Il n’est pas
bon que l’homme soit seul…” Génèse 2, 18

2- Le pouvoir politique peut-il encore être exercé comme un service ?
Dans l’enseignement de l’Église, l’autorité politique est la conséquence directe de la nature sociale de l’homme
(CDSE, 393ss). Toute communauté a besoin d’une autorité qui la régisse. Elle est un double service : elle est
d’abord un service du bien commun   ; elle est aussi un service de la loi morale qui recherche le bien.

2.1- Qu’est-ce qui pourrait conduire un chrétien à remettre en cause
l’autorité d’un responsable politique ?

L’autorité d’un responsable politique est remise en cause quand, précisément, elle ne sait plus assurer ce double service : quand elle se met au service d’intérêts particuliers sans plus avoir en vue le bien commun. Quand elle est réduite à une manière, pour celui qui détient l’autorité, d’assurer son propre intérêt, son maintien au pouvoir.

2.2- L’Évangile peut-il nous guider en politique ?
S’engager en politique, (...) c’est prendre ses responsabilités dans la vie de la collectivité sous des formes très différentes ; pour nous baptisés, c’est être témoins de Jésus-Christ en répandant une culture de la communion inspirée par l’Évangile pour « travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment ».

2.3- Quelle est la mission d’un responsable politique ?
L’homme ou la femme qui exerce une autorité politique est à la fois au service du bien commun et au service de la personne humaine dans ce qu’elle a de plus sacré, de plus intangible ; ce qu’on estime être le bien commun ne devant jamais passer avant le respect de la personne humaine.
Source : "6 catéchèses sur la politique", Mgr Brouwet, Librairie du Sanctuaire de Lourdes, 2018

La formation chrétienne
Jésus n’est pas un enseignant qui transmet une connaissance d’en haut (ex-cathedra) par des cours magistraux.
Il forme ses disciples à travers l’action. Il les fait grandir à travers la réflexion sur ce qu’ils perçoivent du monde et sur la façon dont Jésus opère, sur ce qu’il fait, et comment il agit réellement dans sa vie.

Jésus s’oppose aux Pharisiens (qui veut dire "séparés"), à ceux qui se considèrent comme une élite, à l’écart des gens ordinaires.

Nous devons prendre son modèle de pédagogie pour notre propre formation : à partir des questions du quotidien, creuser la Parole de Jésus.
La doctrine sociale de l’Eglise   est un ensemble de connaissances et de concepts extrêmement complexe. A lui seul le "Compendium" qui se veut un abrégé ou un condensé, sous la forme d’une compilation, comporte quelques 598 questions !
On pourrait passer une vie à essayer de la comprendre... A partir d’une base sommaire, on pourrait imaginer une formation sur sa mise en pratique.


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