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L’Eglise, un moteur pour le respect de la Création ?

Publié le samedi 9 juillet 2016 par Michel et Marie-Andrée Gazeau
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L’Eglise, un moteur pour le respect de la Création ?
Publié le 9 juillet 2016  (Mise à jour le 2 août 2016)

Alors que l’Église devrait être le moteur de l’engagement pour le respect de la Création, un phare pour tous ceux qui perçoivent les sombres perspectives de l’avenir de l’humanité, l’Église ne cesse de perdre de son influence.
Selon un sondage paru le 24 juillet 2016, plus de la moitié des jeunes Français de 18-30 ans estiment que la religion est un facteur de guerre et de division. Les jeunes filles tendent à être moins en phase avec les positions de l’Église catholique que les garçons, en particulier à cause de la question de la place de la femme dans l’Église.
La Croix 24/07/2016

Benoît XVI

Dans un texte lumineux adressé aux prêtres en 2009, le pape Benoît XVI s’interroge sur la faiblesse contemporaine de croissance de l’Église.
Il en perçoit une des causes dans la gouvernance de l’Église :

D’une part, il existe encore la tendance à identifier unilatéralement l’Église avec la hiérarchie, en oubliant la responsabilité commune, la mission commune du Peuple de Dieu, que nous sommes tous dans le Christ.
De l’autre, persiste également la tendance à concevoir le Peuple de Dieu, comme je l’ai déjà dit, selon une idée purement sociologique ou politique, en oubliant la nouveauté et la spécificité de ce peuple qui devient peuple uniquement dans la communion avec le Chris (...) Dans quelle mesure est reconnue et favorisée la coresponsabilité pastorale de tous, en particulier des laïcs ?

(...) Il faut reconnaître que le réveil d’énergies spirituelles et pastorales au cours de ces années n’a pas toujours produit la croissance et le développement désirés.... Ce fait nous dit que les pages lumineuses consacrées par le Concile au laïcat n’avaient pas encore été suffisamment traduites et réalisées dans la conscience des catholiques et dans la pratique pastorale. D’une part, il existe encore la tendance à identifier unilatéralement l’Église avec la hiérarchie, en oubliant la responsabilité commune, la mission commune du Peuple de Dieu, que nous sommes tous dans le Christ. De l’autre, persiste également la tendance à concevoir le Peuple de Dieu, comme je l’ai déjà dit, selon une idée purement sociologique ou politique, en oubliant la nouveauté et la spécificité de ce peuple qui devient peuple uniquement dans la communion avec le Christ (...)
Ressuscité, le Christ nous unit tous dans le Sacrement pour faire de nous un corps unique. Le concept de "Peuple de Dieu" et "Corps du Christ" se complètent donc : dans le Christ, nous devenons réellement le Peuple de Dieu. Et "Peuple de Dieu" signifie donc "tous" : du Pape jusqu’au dernier enfant baptisé.

Il est dans le même temps nécessaire d’améliorer l’organisation pastorale, de façon à ce que, dans le respect des vocations et des rôles des personnes consacrées et des laïcs, l’on promeuve graduellement la coresponsabilité de l’ensemble de tous les membres du Peuple de Dieu. Cela exige un changement de mentalité concernant particulièrement les laïcs, en ne les considérant plus seulement comme des "collaborateurs" du clergé, mais en les reconnaissant réellement comme "coresponsables" de l’être et de l’agir de l’Église, en favorisant la consolidation d’un laïcat mûr et engagé. Cette conscience commune de tous les baptisés d’être Église n’amenuise pas la responsabilité des curés. C’est précisément à vous qu’il revient, chers curés, de promouvoir la croissance spirituelle et apostolique de ceux qui sont déjà assidus et engagés dans les paroisses : ils sont le noyau de la communauté qui constituera un ferment pour les autres.
Nous avons besoin d’une prise de conscience renouvelée de notre identité d’Église et de la coresponsabilité pastorale que, au nom du Christ, nous sommes tous appelés à exercer.
Toutefois, une longue route reste encore à parcourir. Trop de baptisés ne se sentent pas appartenir à la communauté ecclésiale et vivent en marge de celle-ci, ne s’adressant aux paroisses que dans certaines circonstances, pour recevoir des services religieux. Il n’y a encore que peu de laïcs, proportionnellement au nombre des habitants de chaque paroisse, qui, bien que se professant catholiques, sont prêts à offrir leur disponibilité pour travailler dans les différents domaines apostoliques.

BenoitXVI s’interroge sur la puissance de l’expansion du début du christianisme :
Pour expliquer le succès rencontré par le christianisme des premiers siècles, la montée d’une prétendue secte juive devenue religion d’Empire, les historiens répondent que ce fut notamment l’expérience de la charité des chrétiens qui a convaincu le monde. Vivre la charité est la forme primaire de la dimension missionnaire. La Parole annoncée et vécue devient crédible si elle s’incarne en comportements de solidarité, de partage, en gestes qui montrent le visage du Christ comme d’un véritable Ami de l’homme.

Ouverture du Congrès ecclésial du diocèse de Rome : Discours de Benoît XV- 29 mai 2009

Mgr Rouet

L’évêque émérite de Poitiers, pousse plus loin encore la critique de la gouvernance de l’Église :
Si l’Église doit se battre pour la justice et égalité, elle même doit dans son propre fonctionnement vivre justice et égalité pour nous rendre crédible dans le monde dans lequel où nous sommes.
L’Église ne peut se concevoir que comme un mélange (sexe, age). Six images de l’Église (sur 80) ont été refusées lors de Vatican II : citadelle, donjon, bateau, armée rangée en bataille, nef, arche : images excluantes beaucoup de manière islamique, esprit de clocher. Tout ce qui est mélange est évangélique peine à rajeunir leur cadre – un pôle où se retrouver, mais pas de réseau ou de pôle chrétien sans environnement sinon secte, principe d’identité devient fermeture - on rêve de pureté ecclésiale mais seulement dans le partage de la foi
- il faut s’interroger sur le fonctionnement de l’Église : féodal, voire de temps en temps monarchique, isolement du pouvoir – les chrétiens ne sont pas assez critiques envers l’exercice du pouvoir dans l’Église – les chrétiens n’ont pas besoin de gourous

Mutations actuelles, un défi pour l’Église, interview de Mgr Albert Rouet - Rencontres franciscaines - Brive la Gaillarde, juillet 2014.
Grand format -radio Présence – 6/7/2016


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