De combien notre maison réduit nos émissions de CO2 ?

Publié le 10 décembre 2015, mise à jour le 21 avril 2017
par Michel et Marie-Andrée Gazeau

Nous avons utilisé le test du journal Le Monde - 5/12/2015
Le Monde a créé, en partenariat avec l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), une calculatrice vous permettant d’obtenir en quelques questions une estimation de la quantité de CO2 que vous contribuez à rejeter dans l’atmosphère. Cette calculatrice permet d’obtenir une estimation des émissions de CO2 directement ou indirectement imputables à votre train de vie.

Attention ! Ce calculateur ne prend pas en compte les émissions portant :
- sur des équipements collectifs (construction, fonctionnement et fin de vie des écoles, routes, hôpitaux, etc.)
- sur les services (en raison d’un manque de données et de la grande variabilité des offres de service et des pratiques)

Voici les résultats qui intègrent les éléments suivants :

- maison à énergie positive
- voiture électrique
- alimentation végétarienne en partie auto-produite (jardin, verger et poulailler)

Chaque année, nous émettons environ 684 Kg de CO2, soit 86.8% de moins que le niveau moyen en France (1/6 de ce niveau).



D’après ce graphique, c’est le poste "alimentation" qui contribue le plus à nos émissions CO2.



D’après ce graphique, nous nous situons entre les émissions d’un habitant de l’Inde et celles d’un habitant du Pakistan (échelle du graphique : Kg de CO2 par an par personne)


Le questionnaire du "Monde" et nos réponses

Remarques :
- Dans ce questionnaire, les catégories "véhicule électrique" et "production d’énergie renouvelable" n’existent pas. Nous avons fait le choix de ne pas déclarer de véhicule, l’électricité pour notre véhicule étant produite par notre centrale photo-voltaïque.
Nous n’avons pas coché "réfrigérateur" car nous avons le modèle le plus économe, sans compartiment de congélation. Par contre nous avons coché "lave-linge" qui pourtant ne consomme que notre auto-production, pour intégrer les rejets CO2 liés à sa fabrication et a celui du réfrigérateur.
- Autre facteur qui contribuerait à diminuer notre résultat : nous entretenons nous-mêmes tous nos appareils ménagers et informatiques pour les faire durer le plus longtemps possible (ordinateur portable de 2008).
- Pour notre voiture électrique il faudrait rajouter les émissions CO2 induites par sa fabrication : 8000Kg CO2 (pour une Nissan Leaf d’un poids de 1455 Kg)
Pour la Peugeot Ion de 1050 Kg :
- 8000 /1455*1050 =5773 KgCO2
- divisé par le nombre d’années d’utilisation : 10ans (nous avons conservé notre ancienne voiture 12 ans)
- divisé par le nombre d’utilisateurs : 2
soit 288kg CO2/an.
- Au bout de 3 années nous avons parcourus 21000km, soit 7000km /an.
Pour les grands trajets nous utilisons le train. La possession d’un véhicule électrique encourage la sobriété et une utilisation vertueuse des moyens de transport.
- Selon le calculateur du magazine "Pèlerin" (26/11/2015), les émissions CO2 d’un français pour les services seraient de 1783 kg CO2. Les dépenses de services dépendent du revenu, elles correspondent à un revenu médian de 2500 €/mois (2013).
Pour un revenu de 450€ / personne et par mois, nos émissions sont de :
- 1783 /2500 x 450 = 321 kg CO2

Notre bilan CO2 par personne :
- bilan calculateur "le Monde" : 684 kg
- véhicule électrique : 288 kg
- biens et services : 321 kg
=1293 kg équivalent CO2 /an, soit environ au niveau de celui de l’Inde.

Méthodologie du test

Ce calculateur ne propose qu’une estimation des principaux postes d’émissions individuelles de gaz à effet de serre au cours d’une année. Il prend en compte les importations (produits fabriqués à l’étranger pour répondre à notre demande intérieure) et l’ensemble du cycle de vie (production, fabrication, transport, consommation…).

Le calculateur fonctionne d’une manière simple : toute donnée entrée par l’utilisateur (kilomètre, repas, kWh…) est convertie en émission de gaz à effet de serre (unité : l’équivalent CO2, qui permet de ramener l’ensemble des gaz à effet de serre à une seule unité) en multipliant ces données par des facteurs d’émissions (par exemple un kilomètre en voiture équivaut à x grammes de CO2).

Il prend en compte les émissions sur lesquelles le citoyen peut agir, via l’évolution de ses comportements ou de son mode de vie. Régime alimentaire, température de chauffage, moyen de transport ou taux d’équipement… Par conséquent, les actions résultant de l’activité professionnelle ne sont pas prises en compte dans ce calcul d’empreinte carbone. On prendra pour exemple les transports : l’action de se rendre à son travail reste sous la responsabilité individuelle (du choix du lieu de l’habitat au mode de transport… quand on a le choix) alors que prendre l’avion dans le cadre d’un déplacement professionnel (se rendre à une réunion ou rencontrer un client) dépend, à priori, du bon vouloir de l’employeur. Ce qui n’empêche pas de préférer la visioconférence pour réduire son impact carbone !

Certaines émissions sont considérées comme « partagées » : ainsi, les consommations d’énergie du logement (chauffage, eau chaude sanitaire) sont divisées par le nombre de personnes occupant le logement, tout comme l’imputation des émissions liées à la fabrication de certains équipements du foyer (lave-linge, téléviseur… ce qui n’est à priori pas le cas pour un téléphone portable, par exemple). Par ailleurs, le bilan étant annualisé, les émissions totales de gaz à effet de serre portant sur certains équipements (fabrication en particulier) ont été divisées par leurs durées de vie moyennes (estimatives) afin de ramener ses émissions à une année (ce qu’on appelle « l’amortissement »).

Attention
L’ensemble des émissions portant sur des équipements collectifs (construction, fonctionnement et fin de vie des écoles, routes, hôpitaux, etc.) n’ont pas été comptabilisées (en ramenant ses émissions à un français) ; les services n’ont également pas été comptabilisés en raison d’un manque de données et de la grande variabilité des offres de service et des pratiques.

Article du Monde - Rédacteurs : Gary Dagorn, Journaliste au Monde - Alexandre Pouchard, Journaliste aux Décodeurs

Résultats avec un autre calculateur

coachcarbone.org

Nous retrouvons à peu près le même ordre de grandeur pour nos émissions CO2.
Nous sommes à moins de la moitié de l’objectif "facteur 4".

Le facteur 4 : qu’est ce que c’est ?
En 2009, à l’occasion du sommet international de Copenhague, l’humanité s’est fixée comme objectif de maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 2°C. Selon la communauté scientifique, cela signifie diviser au minimum par 2 les émissions mondiales de GES d’ici 2050.
Pour les pays industrialisés, principaux responsables au niveau mondial de ces émissions, l’effort doit être plus important :diviser (au moins) par 4 nos émissions de gaz à effet de serre. C’est le facteur 4. Si ces actions sont ambitieuses et nécessitent une mobilisation de chacun, dans un rapport paru en 2006, l’économiste britannique Sir Nicolas Stern estimait que le coût de l’inaction était bien supérieur en termes économiques que le coût de l’action.


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