Problème d’étanchéité sous les panneaux photovoltaies

Publié le 6 février 2018, mise à jour le 19 février 2018
par Michel et Marie-Andrée Gazeau

Notre installation photovoltaïque a été réalisée par un installateur agrée, l’entreprise JARENO.
Le système d’étanchéité est en polyéthylène haute densité de marque "Intersole"intégré en toiture.

La France est le seul pays a avoir imposé l’obligation d’intégration des panneaux photovoltaïques dans la toiture, là où les autres pays se sont contentés de les poser sur la toiture existante. Cette disposition oblige à démonter la toiture existante pour "intégrer" les panneaux solaires. Elle a entraîné un très grand nombre de problèmes d’étanchéité.
Notre première installation photovoltaïque connectée au réseau en 1999, non intégrée et posée par nous-mêmes (avant l’exigence d’intégration) sur notre maison des Cévennes n’a présenté aucun problème.

En 2012 sur notre maison de Lourdes, 2 ans après la mise en service, nous avons constaté des fuites, puis à nouveau en 2018. L’installateur est venu très rapidement, a du monter tout un échafaudage (les panneaux sont à 6.50m du sol), a déposé les panneaux et remastiqué les vis de fixations.
Malheureusement, dès la première pluie, la fuite est réapparue.
En recherchant sur internet, nous avons découvert que les problèmes avec ces panneaux de sous-toiture étaient tellement fréquents que l’on trouve même des sociétés qui se sont spécialisées dans les réparations de ces défauts...

Nous sommes ici devant un exemple concret du dysfonctionnement profond de notre société. L’obligation de poser ces capteurs en intégré repose sur une ignorance totale du métier de couvreur. Elle a obligé les poseurs, qui sont des électriciens, à réaliser des travaux d’étanchéité de couverture qui demandent de grandes compétences, comme les raccords de zinguerie par exemple.

A l’époque de l’installation nous avons manqué de discernement. Michel a bien vu que le système proposé n’était pas satisfaisant et risquait de poser des problèmes à l’avenir. Mais l’installateur le garantissait (garantie décennale) car il disposait de toutes les certifications.

En fait ces désagréments nous confortent dans la pertinence du principe de subsidiarité   : nos compétences, associées à celle de l’électricien, étaient bien supérieures à celles des hauts fonctionnaires qui ont élaborés les règlements d’installation.

Nous devons maintenant reprendre le problème à notre niveau, dans l’esprit de subsidiarité  . De quels matériaux disposons nous localement pour résoudre ce problème ?

Nous allons remplacer les panneaux d’Intersole par des tôles ondulées galvanisées à petites ondes. Nous avons déjà utilisé ces tôles pour la fabrication de nos capteurs solaires thermiques.
Remarquons au passage que ces capteurs solaires auto-construits en 2010 n’ont posés aucun problème d’étanchéité à ce jour (2018), ce qui nous conforte dans notre démarche.

Avantages et inconvénients des tôles

  • Avantages
    - matériaux basique, utilisée pour les petits abris, poulaillers, clapiers, hangars, cabanons - très ancien, utilisée dans les tranchées pendant la première guerre mondiale
    - facile à trouver
    - peu coûteuse (8.00€/m2), matériau des pauvres très utilisée dans les pays du tiers-monde
    - légère : 15kg pour une tôle de 3.0x0.9m (épaisseur 0.63mm, gauge 25)
    - résistante, capable de supporter le poids de plusieurs personnes
    - facile à découper
    - durée de vie d’une trentaine d’années (dans notre cas, protégé par les panneaux photovoltaïques, cette durée pourrait être plus longue)
    - facile à poser
  • Inconvénients
    - risque de fuites au niveau des tire-fonds de fixation
    - inesthétique (mais ici elles sont entièrement cachées par les panneaux photovoltaïques)
    - la qualité de la galvanisation (épaisseur de la couche de zinc sur la tôle d’acier) n’est pas toujours certifiée. L’épaisseur de zinc doit être supérieure à 45µm (norme ISO 1461)

Pour résoudre les risques de fuite au niveau des fixations nous allons :

- placer une cale de bois (pontet) sous l’ondulation qui reçoit le tire-fond
- placer une forte rondelle bitumineuse sous la rondelle en acier galvanisé
- enduire les rondelles bitumineuses, au contact avec la tôle, de mastic silicone charpentier
- diminuer le nombre de fixations car les barres de fixation des panneaux photovoltaïques renforcent toute la toiture contre les effets de soulèvements dus à des vents très violents.

Préfabrication
A partir du plan précis (au mm) du panneau de couverture de l’auvent, nous pouvons positionner les cales et percer les trous de fixation des tôles en atelier, pour n’avoir plus qu’à visser les tire-fonds quand nous serons sur la toiture.

Schéma de construction

PDF - 68.2 ko

Le document montre que la fuite (à 1.00m du bord ouest et à 1.20m du bas) correspond à la fixation du 2ème rail (à partir du bas).

Devis

désignation quantité unité prix unitaire montant
toles 822x2500mm 8 u. 9.75€ 195.00€
rondelles ovales 40x28x6 100 u. 0.145€ 14.50€
tirefonds 6x70 40 u. 0.30€ 12.00€
rondelles bitume ou néoprène 40 u. 0.25€ 10.00€

Total : 231.50€
Les pontets (cales) sont fabriquée en bois récupéré.

En conclusion
La solution élaborée conformément au principe de subsidiarité  , basée sur le principe de réalité et non sur des normes, répond à l’obligation de résultat : avoir un toit qui produit de l’électricité et qui ne fuit pas pendant toute la durée de vie des panneaux photovoltaïques.

La durée du contrat d’achat de la production par EDF est de 20 ans, c’est à dire jusqu’en 2030. Mais les panneaux photovoltaïques pourront continuer à produire, même si leur rendement a baissé entre 5 à 10%.
A ce moment là nous pourrions produire en d’auto-consommation, sans contrat avec EDF. Il serait possible d’utiliser la grosse batterie (40kWh) de notre voiture électrique pour stocker la production solaire non auto-consommée, car notre voiture n’est utilisée que 500 heures /an.


calle
calle
calle